Romanianstories

Wednesday, September 06, 2006

L‘ Ecole de danse et des bonnes manières

Jusqu’il y a peu, tout jeune homme bien élevé devait prendre des leçons de danse aussi. Puisque la danse et les bonnes manières étaient censées aller de paire, elles comptaient pour une seule discipline. Pendant ces leçons, on enseignait aux jeunes non seulement l’approche grâcieuse des mouvements et l’exécution rigoureuse de tel ou tel pas, mais aussi l’allure à adopter , la façon de regarder son partenaire. Ce qui plus est, on leur inculquait l’idée que la danse méritait d’être traitée en toute révérence. C’était justement en pas de valse que les jeunes faisaient leur entrée dans la société, lors des bals expressément organisés à cet effet.
Un de ces jours, je me trouvais dans un club. On aurait dit une mer houleuse, tant il y avait de jeunes en train de danser. Un jeune couple me sauta aux yeux. A les voir danser si naturellement, harmoniser leur moindre mouvement, j’eus l’impression d’une véritable conversation menée par leurs deux corps, d’un aparté au milieu d’un vacarme. En effet, les deux jeunes s’étaient écartés de la foule et dansaient près d’une table. Tout se passait dans l’espace d’un seul mètre carré dont ils semblaient s’être tacitement emparés. Aucun geste érotique. De la danse et rien d’autre. Elle et lui...Grâce, mouvements amples, élégance. Lui, il la tenait par la taille. Tout à coup, d’un geste ferme mais délicat, il se la rapprochait. Puis, elle s’éloignait un peu pour faire une pirouette et hop! la voilà de nouveau toute serrée contre lui. Tout allait de soi comme s’ils avaient été là depuis toujours et qu’ils n’avaient fait rien d’autre que s’exercer ensemble à la danse. Cela avait l’air de quelque chose de merveilleux et d’irrépétable. Je ne saurais vous dire combien grande fut ma surprise à les voir, quelques minutes plus tard, changer de partenaires, sans rien perdre toutefois de leurs élégance et assurance. C’est à ce moment -là que j’eus la révélation: ce groupe de jeunes était formé d’élèves d’une école de danse.
Qui, de nos jours, a encore besoin de se connaître à la valse viennoise, au fox-trot ou bien au cha-cha-cha? C’est ce que nous avons demandé à monsieur Dorel Bagiu, le président du club de danse Impetus de Bucarest:
" Nous avons eu, par exemple, comme élèves, des quadragénaires ou des cinquantenaires qui voulaient apprendre à danser au moins la valse ou le tango, car ils avaient été invités à un dîner officiel. Puis, un jeune couple qui s’intéressait à la valse viennoise, puisque les noces approchaient. Enfin, dans bien des cas , les gens venus pour la seule valse ont tellement chéri la danse qu’ils se sont fait inscrire au cours d’initiation. Il s’agit de l’initiation à la danse de société, c’est-à-dire au rythme et aux règles élémentaires. Au bout des deux mois que dure, en principe, ce cours, on apprend quatre danses de société. Après qautre heures de classe, on peut déjà aborder telle danse ou tel style, à partir des rythmes et des pas spécifiques."
L’école de danse est également fréquentée par les étudiants, qui s’y rendent en grand nombre par plaisir, pour équivaloir les classes de sport obligatoires des facultés ou tout simplement pour être les meilleurs dans les discothèques. Cela fait longtemps que la traductrice Ana Budura a fini ses cours supérieurs. Elle prend des leçons de danse sportive. Ana voudrait même être championne, quand elle aura sa cinquantaine: "Au début, tout le monde y venait apprendre à danser dans le seul but de se faire remarquer ensuite dans les discothèques. Les mentalités ont changé depuis, de sorte qu’à présent la danse est envisagée comme un sport qui fait partie de notre existence quotidienne. Et puis, les plus doués peuvent, s’ils le veulent bien, atteindre de hauts niveaux de compétitivité. J’aime mieux fréquenter ces cours, au lieu de garder la chambre, assise dans un fauteuil et de me plaindre de tout et de tous. Je me suis proposé de devenir championne de la danse sportive à 50 ans. "

Voici maintenant un dernier mot en faveur de la danse sportive. Nous citerons à ce propos l’entraîneur George Gaju : " A mon avis, tout un chacun a besoin d’un minimum de connaissances en matière de danse de société. La danse c’est moitié sport, moitié art. On apprend à maîtriser les mouvements de son corps et à les harmoniser avec la musique. Cela crée un état d’âme intraduisible: harmonie, équilibre, beauté, magie de la scène. Croyez-moi, il vaut la peine de vivre une émotion pareille!"

0 Comments:

Post a Comment

<< Home